Comment calculer un loyer au prorata ?

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Qu’est-ce que le calcul de loyer au prorata ?

Le calcul de loyer au prorata, aussi appelé prorata temporis, permet d’ajuster précisément le montant du loyer en fonction de la durée réelle d’occupation d’un locataire dans un logement. Cette méthode évite les conflits liés à un emménagement ou un départ en cours de mois.

En d’autres termes, si un locataire entre dans les lieux le 15 du mois ou quitte le logement avant la fin du mois, il ne paiera que pour les jours effectivement occupés. Cela garantit une grande justesse et respecte l’interdiction légale de facturer tout mois commencé comme entièrement dû, conformément à la Loi n° 89-462 du 6 juillet 1989.

Ce calcul est utile dans plusieurs contextes :

  • À l’entrée ou au départ du locataire hors début/fin de mois
  • Dans les baux courts comme le bail mobilité ou saisonnier
  • Lors d’un changement de propriétaire ou d’une prolongation anticipée

Pour éviter toute mauvaise surprise, la méthode choisie pour calculer ce prorata doit être clairement précisée dans le contrat de bail ou dans un avenant signé par les deux parties.

Quelles sont les formules pour calculer un loyer au prorata ?

Il existe trois méthodes couramment admises pour calculer un loyer au prorata. Chacune a ses avantages en fonction de la situation locative. Voici comment elles fonctionnent :

1. Le calcul au mois bancaire (30 jours)

Cette méthode consiste à considérer que chaque mois a toujours 30 jours, quels que soient les mois réels (février compris).

Formule :
(Loyer mensuel / 30) × Nombre de jours d’occupation

Avantages :

  • Simple à appliquer et à comprendre
  • Idéal pour standardiser tous les mois (utile dans les logiciels ou la comptabilité automatisée)

Inconvénients : Moins précis si l’on souhaite refléter fidèlement le calendrier réel.

2. Le calcul au mois réel (jours effectifs)

Ici, le calcul se base sur le véritable nombre de jours dans le mois considéré (par exemple 28 jours en février, 31 en juillet).

Formule :
(Loyer mensuel / Nombre de jours dans le mois) × Nombre de jours d’occupation

Avantages :

  • Méthode la plus juste et transparente
  • Conseillée pour les baux de courte durée (saisonnier, mobilité)

Inconvénients : Un peu plus complexe à mettre en œuvre, surtout sur plusieurs mois non uniformes.

La méthode proportionnelle (calcul 4×4)

Cette méthode découpe l’année entière (365 jours) pour lisser les loyers selon une base annuelle, pratique pour les baux sur 12 mois et plus.

Formule :
(Loyer annuel / 365) × Nombre de jours d’occupation

Avantages :

  • Idéal pour les baux standard longue durée
  • Lisse les éventuelles variations de jours entre les mois

Inconvénients : Moins adapté pour les locations courtes ou les départs multiples dans la même année.

Quelle formule de calcul du prorata choisir ?

Tout dépend de la nature du bail et de la situation du locataire :

  • Bail mobilité ou saisonnier : Préférez le mois réel. Cela garantit le respect strict de la période louée, en phase avec les rotations fréquentes.
  • Bail d’habitation classique (≥ 12 mois) : La méthode proportionnelle (base annuelle) est souvent la plus pratique pour un lissage comptable cohérent.
  • Nécessité de simplifier la gestion : Le mois bancaire (30 jours) est adapté pour gagner du temps et éviter les irrégularités mensuelles.

Astuce de pro : toujours spécifier dans le contrat de bail une clause de type : « Le calcul du loyer en cas de période incomplète sera effectué selon la méthode [X] ». Cela évite toute contestation ultérieure.

Exemples de calcul de loyer au prorata

Rien de tel que des cas concrets pour bien comprendre :

Exemple 1 – Méthode du mois réel

Contexte : Loyer de 900 €/mois, entrée dans les lieux le 10 avril (avril a 30 jours).

Calcul :
(900 / 30) × 21 (jours restants) = 630 €

Exemple 2 – Méthode bancaire

Contexte : Même situation, mais avec méthode à 30 jours fixe.

Calcul :
(900 / 30) × 21 = 630 €
Dans ce cas, le montant est identique au mois réel car avril compte 30 jours.

Exemple 3 – Méthode proportionnelle

Contexte : Départ le 12 juillet, loyer annuel 10 800 €

Calcul :
Loyer journalier : 10 800 € / 365 = 29,59 €/jour
Jours d’occupation en juillet : 12
29,59 × 12 = 355,08 €

Conseil : Conservez toujours une trace écrite du calcul (joint à l’état des lieux ou fourni au locataire) en cas de litige.

Questions fréquentes sur le calcul du prorata loyer

➡ Peut-on appliquer la règle « mois commencé = mois dû » ?

Non, c’est interdit ! La Loi n°89-462 de 1989 interdit explicitement cette pratique. Elle est considérée comme abusive et donc invalide judiciairement. Le loyer doit obligatoirement être adapté à la durée réelle d’occupation.

➡ Est-ce que le prorata concerne aussi les charges ?

Oui. Les charges locatives doivent également être calculées au prorata temporis. On applique généralement la même méthode que pour le loyer (mois réel, bancaire ou proportionnel).

➡ Où inscrire la méthode utilisée ?

Dans le paragraphe « Conditions financières » du contrat de bail, ou dans un avenant précisant le mode de calcul utilisé, particulièrement si un changement de date intervient après signature.

➡ Puis-je changer de méthode d’un mois à l’autre ?

Non recommandé. Une fois une méthode choisie, elle doit rester la même tout au long du bail pour garantir la transparence et la conformité juridique.

Ressources complémentaires pour gérer votre loyer au prorata

  • Simulateur en ligne : Utilisez des simulateurs de prorata gratuits avec choix de méthode (comme sur BailFacile ou 123 Loger).
  • Modèles de clause / avenant : Rédigez une clause explicite : « En cas de période incomplète, le loyer est calculé par la méthode du mois réel (nombre exact de jours dans le mois) ».
  • IRL à jour : Assurez-vous que le dernier indice IRL soit appliqué à votre loyer pour éviter toute erreur lors de la révision.
  • Suivez les obligations juridiques : Consultez les textes à jour, notamment la Loi n°89-462 de 1989.

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